capitalisme ou socialisme

Refonder le capitalisme ou réinventer le socialisme?

Notre président de la République n’a pas peur des mots. Le voici maintenant qui se flatte d’avoir engagé le concert des nations dans  la refondation du capitalisme.

Laissons de côté le caractère  enfantin de la présentation. Le  “c’est moi, c’est moi”  finira  par lasser. Mais il y a bien, derrière ces mots, une option fondamentale.

Les conférences internationales dont la première aura lieu en novembre aux Etats Unis ne sont pas inutiles. Il en sortira sans doute une régulation plus stricte du système monétaire international.

Aura-t-on pour autant “refondé” le capitalisme? Disons que l’on aura essayé de lui redonner des couleurs et de le moraliser. Mais ses vices fondamentaux - le dévoiement des besoins, le creusement des inégalités, l’ignorance du futur -  perdureront.

Si l’on veut remédier à ces maux, c’est une autre voie qu’il faut emprunter. Il faut non pas refonder le système, mais bien le transformer.

Cette voie n’est pas encore balisée. Les sujets possibles de débat sont nombreux. Ce devrait être aujourd’hui l’une des tâches principale de l’opposition que de chercher à les éclairer.

Quelle régulation de l’économie? Sur quel fondement et jusqu’à quel point remettre en cause le principe du libre échange généralisé? Comment articuler et harmoniser les règles concernant la circulation des hommes, des marchandises et des capitaux?

Quelles interventions publiques au soutien de l’activité et de l’emploi, non seulement quand vient la crise mais aussi  en régime de croisière ?

Quelle place redonner à une planification qui oriente le marché sans nécessairement se substituer à lui?

Quelle organisation collective de la satisfaction des besoins dans les domaines où  l’exigent la garantie des droits fondamentaux ou  la sauvegarde des intérêts nationaux?

Quels mécanismes, quelle intensité dans la redistribution des ressources et dans la lutte contre les inégalités?

Quelle articulation entre les divers niveaux de l’intervention publique, national,européen et mondial?

C’est à ces questions et bien d’autres que devrait se consacrer, en liaison avec ses partenaires  européens et ceux des autres continents, la prochaine direction du parti socialiste.

Ce faisant elle contribuerait à esquisser une voie nouvelle de développement.

Comment nommer cette voie?

Je pense que les socialistes, eux non plus, ne doivent pas avoir peur des mots.

Face au capitalisme tel qu’il s’affiche aujourd’hui, et au delà  des expériences souvent malheureuses menées en son nom au 20ème siècle, c’est bien le socialisme qu’il s’agit de réinventer.

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