C’est un jour particulier que ce jeudi 6 novembre.
Nous avons tous l’esprit embué par l’émotion de la victoire d’Obama, de ce qu’elle signifie pour le monde, de ce qu’elle traduit de l’audace du peuple américain, de ce qu’elle porte aussi comme exigence pour la construction d’un autre monde. Et en même temps, nous sommes ramenés à notre propre choix, qui peut paraître très loin, devant l’enjeu planétaire, mais qui pourtant, sans revêtir la même portée –ce serait ridicule- va décider de la capacité des socialistes à se mobiliser et à se rassembler sur une ligne cohérente et autour d’une équipe soudée pour les trois prochaines années.
Sans cette phase préalable, sans cette condition remplie, sans cette unité de comportement retrouvée, à mon sens, pas de victoire possible. Même si la crise est là, l’échec de la droite qu’elle révèle, et quel que soit le rejet que Nicolas Sarkozy pourra inspirer le moment venu.
Je ne veux pas dire que tout serait joué selon le résultat de telle ou telle motion, ou que du déroulement du congrès dépendrait la campagne présidentielle de 2012. Je crois que l’Histoire s’écrit non pas jours après jours, mais mois après mois, et il pourra se passer bien des évènements d’ici là.
Mais quand même, dans cette période où nous avons besoin de repères, de réponses, de références, et aussi d’espérance et de perspectives, mieux vaut, quand on est militant socialiste et qu’on a un choix à faire, prendre la décision qui correspond le mieux à l’intérêt général de la gauche.
D’abord, le premier réflexe, c’est de venir voter massivement quelle que soit sa sensibilité, quelle que soit son humeur, quelle que soit sa lassitude, ou au contraire sa colère. Voter c’est décider.
Ensuite, porter une motion en tête, et largement en tête. Je lis déjà sous la plume de quelques camarades, que si le tiercé est dans un mouchoir, il faudra convoquer “un camp du drap rose” pour trouver l’issue. Je préfère qu’on se dispense de ce type de conciliabule, de surenchère ou de partie de cartes.
Alors, j’exprime là mon avis de militant, attaché au Parti socialiste, soucieux de la bonne marche de l’ensemble, du respect du vote. Je ne me prononce avec aucun intérêt personnel, puisque moi-même je ne suis pas candidat –je l’ai dis depuis suffisamment longtemps- à ma propre succession.
J’appelle donc à voter pour la motion A, la motion de Bertrand Delanoë, parce que c’est celle qui nous permet de nous rassembler, et de travailler ensemble, sans rien préjuger pour l’avenir.
Quand on peut faire simple, j’ai toujours pensé qu’on pouvait éviter de faire compliqué.
A demain, au 6 novembre.