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Lettre aux socialistes de base qui ont aussi leur mot à dire pour le congrès de leur parti à Reims :
Militant socialiste, c’est à toi de décider !
Le congrès de Reims du Parti Socialiste est engagé. Comme d’habitude, nous avons eu droit à des contributions, aujourd’hui oubliées, et maintenant à des motions soumises aux votes. Chacune d’elles étale ses soutiens pour impressionner les militants. On refait chaque fois la même chose, à chaque congrès depuis Epinay, et cela dure depuis … 37 ans. Pourtant le monde a changé, la France a changé, les esprits ont changé et la gauche se cherche une nouvelle identité, de nouveaux modes de fonctionnement et un nouveau leader face à Nicolas Sarkozy.
Mais, c’est quand même à vous, militants que reviendra le dernier mot, c’est vous qui allez voter. Plus vous serez nombreux à le faire, plus votre expression se libérera des vieilles contraintes héritées du passé. Je pense particulièrement à ceux d’entre vous qui, marqués par la déception après l’enthousiasme de la campagne présidentielle, hésitez encore à reprendre votre carte 2008. Si vous le faites, chers amis, vous pourrez vous exprimer, faire connaître votre sentiment et peser sur la décision !
Une expression qui vous revient de droit, à vous aussi bien qu’à celles et ceux qui sont à jour de leurs cotisations. Vous vous rendez compte, nous nous rendons compte que la plupart des éléphants et éléphanteaux qui ont concocté certaines de ces fameuses motions sont conditionnés par la crainte qu’ils ont de voir leurs habitudes et leurs prérogatives bousculées … Ils veulent bien parler de ravaler la façade du parti, mais redoutent visiblement cette rénovation en profondeur et ce rajeunissement dont le PS a un urgent besoin ! Leurs coalitions sont, hélas, celles de l’immobilisme, cet immobilisme qui me rappelle étrangement les dernières années de la SFIO, quand nous, les jeunes de l’époque au PSU, mais aussi d’ailleurs, en luttant contre les tortures en Algérie, voulions mettre ces « vieilles barbes » à la Guy Mollet à la retraite, pour bâtir du neuf et du vivant, pour reconstruire un parti qui bouge !
En effet, parmi les motions présentées, certaines incarnent la pérennité de l’ordre ancien où se font discrets, pour l’instant, les principaux antagonistes des luttes passées ! Laurent Fabius et Lionel Jospin, pour ne citer qu’eux, tout en respectant leurs personnes, sont encore là et continuent, par personnes interposées, et à travers les désolantes querelles qui opposent publiquement Martine Aubry et Bertrand Delannoé, à régler leurs comptes. Car ils jouent en fait un rôle plus important que ne laisse paraître la discrétion à laquelle ils croient opportun de momentanément se résoudre …
Puisse chaque militant avoir conscience, encore plus aujourd’hui qu’hier, de l’importance de son vote ! Ami, tu n’as besoin d’aucun conseil de personne et tu disposes de ton entière liberté de choix. Quand tu te retrouveras seul dans l’isoloir, tu seras, en effet, libéré de toute forme de pression, si amicale soit-elle, et à même de faire le choix que te dicte ta conscience !
Peut-être as-tu vu l’émission « Danièle MITTERRAND l’insoumise » publiée sur Arte le vendredi 3 octobre. Le soir du second tour des présidentielles, dans la voiture de Danièle, la radio annonce « Nicolas Sarkozy est élu président de la République », « arrêtez et mettez de la musique » demande-t-elle au chauffeur. C’est Brel qui chante « Quand on a que l’amour ». Elle sourit, évoque ce qui attend Ségolène : « Ca va être terrible pour elle. Elle va être coupée en morceaux. Quand le parti veut démolir quelqu’un, il sait faire. C’est maintenant que je pourrais me rapprocher d’elle. On peut la critiquer, dire ce qu’on veut, mais qu’est-ce qu’elle a donné ! »
Ce sont les derniers mots de l’émission. Danièle Mitterrand avait vu juste, hélas et cela continue, même en termes feutrés, dans la vie du PS aujourd’hui ! Tout simplement parce que Ségolène a la volonté et le courage de faire bouger les choses afin de faire prévaloir dans notre parti le renouveau dont il a un urgent besoin.
15 / 10 / 2008 Gérard Denecker, un ancien d’Epinay, qui n’a de leçon à donner à personne, mais qui sait que l’histoire nous apprend combien il est avisé de ne pas renouveler les erreurs passées !